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Un cadre général sur l’enseignement des fondamentaux

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse met à la disposition des professeurs des documents de référence visant à consolider un enseignement rigoureux, explicite et progressif en français et en mathématiques durant la scolarité obligatoire. Les quatre notes de service du 25 avril 2018 apportent aux enseignants un cadre général sur l’enseignement des fondamentaux. Ces recommandations sont issues des meilleures pratiques des enseignants et de la recherche nationale et internationale.


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Lien vers le BO :

https://www.education.gouv.fr/bo/18/Special3/MENE1809041N.htm?cid_bo=128707

Les modalités de l’enseignement de la grammaire et du vocabulaire Les temps d’enseignement de la langue :

Au cycle 2 comme au cycle 3, l’enseignement de la grammaire et du vocabulaire s’appuie sur des leçons et activités spécifiques et régulières, dispensées chaque jour de la semaine tout au long de l’année scolaire et consacrées, pour la grammaire, à la construction de notions clairement identifiées. La répétition facilite la compréhension, la mémorisation et l’application des procédures. Elle fixe durablement les connaissances. Dans le cadre de la durée hebdomadaire moyenne consacrée à l’enseignement du français, il est nécessaire de consacrer au moins trois heures par semaine à un enseignement structuré de la langue, en cycle 2 comme en classe de CM1 et en classe de CM2.


Au collège, ces leçons de grammaire et de vocabulaire doivent être poursuivies avec une fréquence hebdomadaire pour une durée d’au moins une heure trente sur les 4 h 30 en classes de 6e, 5e et 4e et les 4 heures en classe de 3e consacrées chaque semaine à l’enseignement du français.


Cette fréquence s’accompagne d’une vigilance constante en matière de qualité de l’expression orale et écrite, d’une attention portée, par l’enseignant comme par l’élève, au respect des normes dans tous les domaines d’enseignement à l’école, dans toutes les disciplines au collège, dans les lectures et les écrits demandés aux élèves, dès le cours préparatoire, jusqu’à la classe de troisième et bien au-delà de la scolarité obligatoire.


Les démarches pédagogiques pour l’enseignement de la grammaire :

Au cycle 2 comme au cycle 3, la pratique d’exercices est quotidienne. Des activités systématiques d’entraînement et de réinvestissement succèdent aux activités d’observation. Les exercices proposés alternent des temps d’appropriation individuelle et des temps collectifs afin de permettre aux élèves de traiter ces exercices en commun et de réfléchir ensemble à cette occasion à des questions d’ordre grammatical qui éclairent souvent des questions orthographiques.


L’orthographe grammaticale est étroitement liée aux relations grammaticales entre les mots et aux formes verbales. Son apprentissage est conduit de manière à mettre d’abord en évidence les régularités du système de la langue auxquelles il faut s’entraîner et qu’il convient d’automatiser par l’intermédiaire d’exercices de mémorisation et d’application en faisant varier les contextes d’apprentissage. Cet apprentissage nécessite des séances relativement longues, par exemple à partir de corpus de phrases, qui permettent aux élèves d’observer les régularités orthographiques et d’apprendre les règles correspondantes. Elles sont accompagnées d’exercices destinés à mettre en place chez les élèves des réflexes et des automatismes.


Pour mener une séance de langue, le professeur peut mettre en œuvre différents dispositifs et modalités de travail. Parmi toutes les démarches existantes, il est utile de se référer, selon l’objectif, l’objet et le moment de l’apprentissage, à certaines pratiques de l’enseignement de la langue :


  • la démarche de la récurrence et de la répétition correspond à une approche ritualisée qui repose sur la mémorisation, la restitution et l’automatisation. Certaines connaissances ou certains savoir-faire nécessitent une approche brève et récurrente. Les activités à proposer peuvent être la mémorisation de mots et de phrases, la dictée du jour, la lecture à voix haute de phrases complexes pour en faire repérer la structure et en comprendre ainsi le sens, etc. Elles doivent trouver également toute leur place au collège ;

  • la leçon de grammaire respecte quatre étapes fondamentales : la phase d’observation et de manipulation, la structuration et la formulation des règles, la phase de consolidation, de mémorisation et d’automatisation par un entraînement soutenu à l’utilisation des connaissances acquises et enfin l’évaluation. La multiplicité des exercices d’entraînement permet d’automatiser les mécanismes acquis et de garantir ainsi la solidité des connaissances grammaticales ;

  • le travail sur un corpus (ensemble de mots, de phrases, d’énoncés sélectionnés à dessein par l’enseignant) engage l’élève, par l’intermédiaire d’activités de manipulation et de classement, à dégager une régularité, à identifier la notion à partir de l’observation. Le corpus d’apprentissage sert à proposer un modèle de réflexion ou un classement à partir d’un nombre suffisant d’informations ;

  • le travail en lien avec l’écriture permet d’apprendre aux élèves, grâce aux indications données par l’enseignant, à réviser leur production en exerçant une vigilance orthographique et en mobilisant les acquisitions travaillées lors des leçons de grammaire. Toute leçon de grammaire doit trouver son prolongement et son application dans des activités d’écriture aux formes variées : argumentation, invention, imitation dont l’objectif est aussi d’aider les élèves à s’approprier leur manière d’écrire ;

  • le travail en lien avec la lecture permet aux élèves d’exercer cette même vigilance orthographique et mobilisation des connaissances grammaticales pour comprendre avec exactitude.


Les démarches pédagogiques pour l’enseignement du vocabulaire :

L’enseignement du vocabulaire s’appuie sur le sens des mots, l’analyse de leur formation et de leur polysémie, s’il y a lieu. Un corpus de fiches pédagogiques consacrées aux mots les plus présents dans les entrées de programmes et dans les consignes adressées aux élèves pour orienter leur travail est en cours d’élaboration. Ces fiches proposeront aux enseignants diverses approches pédagogiques pour amorcer l’étude des mots, apporteront les informations essentielles sur l’origine et l’histoire de chacun et proposeront des exercices et activités destinés à fixer le sens du mot et à favoriser son réemploi à bon escient. Elles fourniront des références littéraires et artistiques qui peuvent, via l’étude d’un mot, enrichir la culture personnelle des élèves.


En effet, l’étude du vocabulaire ne se réduit pas à un catalogue de définitions : elle met en jeu l’enrichissement culturel de chaque élève ainsi que la notion de plaisir à découvrir un mot, sa singularité, ses sonorités, sa calligraphie, etc.


L’enseignement du vocabulaire contribue également à la maîtrise de l’orthographe lexicale qui favorise l’automatisation de la reconnaissance des mots et l’accès à leur sens. Des séances courtes et régulières d’enseignement de l’orthographe lexicale sont quotidiennement consacrées à un travail de mémorisation des mots. La mémorisation des règles orthographiques mais aussi des mots irréguliers les plus fréquents doit être constante tout au long de la scolarité pour enrichir le vocabulaire des élèves. Les exercices d’épellation, ceux associant forme graphique et mémoire visuelle, ainsi que ceux portant sur le lexique peuvent y contribuer.


L’importance de la dictée :

La dictée, dans ses différentes modalités, offre aux élèves l’occasion de se concentrer exclusivement sur la réflexion logique et la vigilance orthographique que nécessite la transcription d’un texte qui leur est lu. Cet exercice présente l’avantage, pour les élèves, de travailler des compétences précises qui peuvent être identifiées, sériées et annoncées par le professeur. À titre d’exemple, lors d’une séance de dictée, l’élève portera son attention sur l’accord dans le groupe nominal qui a fait l’objet d’une leçon précédente ; une autre fois, il focalisera sa vigilance sur la morphologie verbale sans évidemment relâcher son attention sur les points étudiés précédemment.


Dès lors, les différentes formes de la dictée ont toutes leur place pour consolider l’orthographe lexicale comme l’orthographe grammaticale : auto-dictée, dictée de mots ou de phrases préparées, dictée raisonnée, dictée visant un contrôle des connaissances, etc.


À l’école élémentaire, l’exercice de la dictée doit s’installer quotidiennement.



Sources :

https://eduscol.education.fr/2304/evaluations-de-debut-de-sixieme

https://www.education.gouv.fr/bo/18/Special3/MENE1809041N.htm?cid_bo=128707

NOR : MENE1809041N

Note de service n° 2018-050 du 25-4-2018
MEN DGESCO A1
Bulletin officiel spécial n°3 du 5 avril 2018
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Auteur : Camille VANREYSSELBERGE
Mise à jour le mardi 4 octobre 2022
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Chargée de Missions en Lettres Dire-Lire-Ecrire

Camille Vanreysselberge

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Devenu une priorité académique, le projet expérimental "Dire, Lire, Écrire" s’inscrit sur l’ensemble du parcours de l’élève, de la maternelle au lycée. En effet, pour la majeure partie de nos élèves, le français est la seconde langue parlée, voire une langue de scolarisation. De plus, les évaluations nationales CP, CE1, 6ème, seconde révèlent une grande fragilité dans le lecture et la compréhension. Il devient donc nécessaire de déployer ce dispositif.