Voici des propositions d’activités spécifiques pour renforcer la fluidité de lecture :
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La lecture à voix haute, sans perdre de vue qu’une lecture à voix haute aisée résulte d’une pratique répétée, mais que celle-ci n’est pas toutefois la garantie de la bonne compréhension d’un texte. Il est donc essentiel de ne pas occulter l’enjeu de la « compréhension » : on fera donc précéder et suivre ces activités d’un temps d’explication du sens global du texte car lire, c’est surtout comprendre.
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On veille à choisir des matériaux textuels en adéquation avec l’âge des élèves afin de ne pas créer des difficultés qui relèveraient des textes eux-mêmes. On peut tout à fait s’appuyer sur les textes des manuels scolaires que les élèves ont à lire pour apprendre dans les différentes disciplines. En effet, l’apprentissage de la fluence doit se faire sur tout support disciplinaire.
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Exercices en lecture/écriture sur les correspondances graphèmes/phonèmes avec des phrases mnémotechniques qui permettent de distinguer et de mémoriser les différents sons, à commenter précisément (un exemple avec la lettre g : En grognant, l’ours gigantesque grimpe sur l’arbre et goûte un peu de miel qu’il déguste puis s’endort fatigué).
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Pour les EANA, exercices de phonétique en passant par une première étape d’écoute pour vérifier que l’élève distingue correctement les phonèmes qui n’existent pas dans sa langue d’origine (discrimination auditive). Par exemple, travailler les voyelles nasales qui n’existent qu’en français [ɑ̃],[ɔ̃],[ɛ̃] (vint/vent/vont) ou la distinction [b], [p] (bien/vient) .
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Lecture à l’unisson : faire lire un texte par plusieurs lecteurs en même temps. Le but de l’activité est de lire avec l’expression adéquate pour faire ressortir le sens du texte, ce qui demande plusieurs lectures. Habilement dirigée, la lecture à l’unisson peut améliorer la fluidité et l’expressivité dans la lecture des élèves. Elle convient particulièrement aux élèves qui ont besoin d’accroitre leur confiance en eux.
Lecture répétée à haute voix accompagnée de rétroactions.-
Pour les élèves avec des troubles spécifiques du langage ou des apprentissages, lire à deux (une phrase ou un paragraphe chacun) afin de les soutenir dans leurs efforts et éviter une activité longue qui peut être génératrice d’une fatigabilité importante. Il est possible éventuellement de se rapprocher de l’orthophoniste qui pourra suggérer des pistes de remédiation.
Le lecteur fragile doit s’entraîner pour parvenir à une lecture fluide.
Il est évident que les temps de consolidation où l’on met en place des activités spécifiques pour ces élèves doivent se prolonger dans les temps de classe.
Cela suppose de partager l’information au sein de l’équipe pédagogique et de ne surtout pas arrêter de faire lire ces élèves à haute voix au prétexte qu’ils sont peu habiles : au contraire, il faut continuer à les faire lire.
C’est aux professeurs de mettre en place un climat bienveillant et motivant qui peut passer par des activités ludiques grâce auxquelles, peu à peu, ces élèves parviendront à prendre en charge tout ou partie d’une lecture à voix haute.